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On se demandait… Et s’il y avait un lien entre le CHO (chief happyness officer) et le burnout?

Notre hypothèse:

 

Evidemment, il ne s’agit pas d’affirmer que le chief happiness officer est à l’origine, ou responsable des burnouts. Notre hypothèse serait plutôt qu’il y aurait une ligne cohérente entre ces deux phénomènes. Il nous semble qu’un lien entre les deux concepts se trouve peut-être dans la notion d’engagement.

Le chief Happiness Officer

 

En effet, le CHO travaille à entretenir et développer l’engagement des collaborateurs. Il use des techniques de communication, d’influence sociale, d’accompagnement collectif (teambuilding) ou individuel (coaching). Il travaille la culture et les valeurs de l’entreprise en visant l’adhésion de tous. Wikipedia donne la définition suivante:

 

« L’objectif est de mettre en œuvre une ambiance de travail positive, de veiller à ce que les salariés se retrouvent dans les meilleures conditions et qu’aucun obstacle ne puisse entraver leur travail. »

 

Ainsi l’engagement est précisément recherché et valorisé et l’objectif ultime demeure l’augmentation de la production, du chiffre d’affaire et du profit. En cela l’entreprise demeure cohérente avec sa mission principale. A ce stade, on peut considérer que le CHO en participant à l’engagement et à l’augmentation du résultat de l’entreprise tout en portant son attention sur les spécificités et les besoins collectifs et individuels est un acteur bénéfique pour l’ensemble des acteurs de l’organisation.

Le burnout

 

Le burnout est une pathologie liée au travail et en premier lieu observé dans les métiers à fort engagement relationnel (soignants, assistants sociaux, avocats…). Herbert Freudenberger la décrit ainsi:

 

« Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. »

La dimension émotionnelle de la problématique est première, centrale et corrélée à l’engagement. Dans les entreprises classiques (3), l’engagement recherché et valorisé porte sur l’activité et l’intérêt l’entreprise elle-même. Cette dernière peut se masquer derrière des valeurs non-associées au profit telles que l’intérêt général, le sentiment d’appartenance à la communauté, l’esprit « corporate », le bien commun,…

 

Si l’engagement est un facteur de développement du burnout et si le rôle du chief happiness officer est de développer et maintenir l’engagement des collaborateurs, alors le premier ne serait-il pas la conséquence de l’excès de performance du second?

 

Dans le bonheur comme dans le reste, tout n’est que question de dosage, mais pour le bonheur en particulier on ne peut faire l’économie de la réflexion et de la recherche de vérité. La bonne intention qui guide la démarche des dirigeants en recherche d’engagement n’exclu pas la responsabilité.

 

 

Humain & Associé propose l’aide des psychologues cliniciens du travail pour étayer vos réflexions et stratégies RH. La qualité de notre collaboration se trouve dans la cohérence entre vos actions et vos valeurs profondes.

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Responsable_du_bonheur

(2) L’épuisement professionnel : « la brûlure interne », p. 142.

(3)  Les startups ont la particularité d’avoir vu émerger la fonction et le profil du CHO. Elles demandent un engagement particulièrement élevé de l’ensemble des collaborateurs en s’appuyant sur la notion de mission à fort impacte, ou d’aventure collective. On oublie que nombre d’entre elles s’effondrent dans les premières années. La série We crash est une bonne illustration de ce phénomène.